poèmes

Pourquoi l’écrivante?

Pourquoi écrivante?
Parce qu’il vente dans nos écrits
Oui, il vente fort dans nos mots
C’est un avis de tempête qui s’abat sur l’orthographe française ;
La belle, la grandiose, l’illustre grammaire – grand-mère maintenant trop vieille pour comprendre le monde ou grand-mère avant-gardiste préparant la révolution ?

Mais surtout parce que les écrits réinventent et ventilent nos vies ;
Courants d’airs rafraîchissants
Ou bourrasques dévastatrices ;
Souffles qui nous font exister
à nous
lecteurs et auteurs.
Ils jalonnent nos curriculum vitae ;
Nos minuscules, ridicules et exaltants parcours de vie.
Ils éventent nos secrets
Ils vantent nos exploits – et nos faiblesses
Ils bousculent -parfois – nos idées, nos chemins que l’on croyait tous tracés
Ils nous rassurent aussi, ils nous consolent
De la perte
Du manque
Du temps qui passe
Ou qui ne passe pas assez vite
De notre jeunesse perdue
Ou de notre jeunesse impatiente
Ils sont poèmes lyriques à la gloire de la beauté éternelle : Une charogne?
Ils sont contes optimistes : Candide et l’Alchimiste auraient-ils dû se rencontrer un jour?
Ou bien ils sont
Texto passe-temps
c mortel on fé koi 2m1?
twit qui va changer ma vie
jtm
signes drolatiques
XD
de discours inutiles
car seule l’image compte
mais le mot est image
le textimage est magique
il a le pouvoir de passer à travers nous
de nous toucher sans nous percer à jour
de nous blesser sans nous toucher
de nous pousser à penser malgré nos maux
de panser nos mots

Parce que les écrits virtuels sont ambivalents
Ils apparaissent ou disparaissent au gré de l’instant
Ils portent en eux la possibilité d’éventer tous les virtuoses connectés

Parce que je suis virtuose du virtuel
mais pas écrivaine
J’ai un -vrai- métier
Je suis professeur de français
-Cela ne veut rien dire-
Je suis l’élève de mes élèves

Parce que j’avance en écrivant
J’apprends à écrire
et je désapprends à écrire
D’ailleurs je ne suis pas la seule,
Nous sommes certainement des milliers d’écrivants et d’écrivantes
Des centaines de milliers d’illustres auteurs anonymes
Nous sommes sur les bancs de l’école
Dans les salles des profs
Dans les hôpitaux
Sur les lits d’hôpitaux
Dans les rues
Dans les bureaux
Dans les usines, les cuisines
Dans les prisons
Dans notre jardin
Dans notre cité
Nés du bitume ou de la terre ferme
Nés en Afrique ou en Chine
À New-York ou à Toulouse
Nous n’avons pas la prétention d’être publiés
La toile nous a donné notre chance et nous la saisissons
Car,
Comme l’écrivantait Bukowski,
Nous avons l’intention d’être entendus entendus entendus ;
D’être lus et relus !

Par défaut